Comprendre et soutenir les fonctions exécutives en classe.

Comprendre et soutenir les fonctions exécutives en classe.

⏳ TEMPS DE LECTURE : 4 à 5 minutes.

Tu as sans doute déjà eu cet élève qui oublie toujours sa trousse, celui qui commence une tâche… puis s’arrête sans raison, ou encore celui qui réagit au quart de tour. Ils ne le font pas exprès : ils sont juste en train d’apprendre à gérer leur cerveau.

Ce que ces enfants ont parfois du mal à développer, ce sont leurs fonctions exécutives.

🧠 C’est quoi, les fonctions exécutives ?

Les fonctions exécutives, ce sont les processus cognitifs qui nous permettent de nous organiser, réfléchir, nous adapter, résister aux distractions, et atteindre un objectif.

On parle souvent de six grandes fonctions exécutives : l’inhibition, la mémoire de travail, la flexibilité cognitive, l’activation, la planification et la régulation émotionnelle. Elles se développent lentement (jusqu’à l’adolescence !), et de manière inégale selon les enfants.
Bonne nouvelle : elles se travaillent, comme des muscles.

📚 Mieux comprendre (et travailler) les fonctions exécutives avec tes élèves.

Les fonctions exécutives sont ces précieuses compétences mentales qui permettent à nos élèves de se concentrer, de s’organiser, de s’adapter et de gérer leurs émotions.

Elles sont indispensables pour apprendre… mais encore en construction chez beaucoup d’enfants, ce qui peut se traduire par des comportements parfois déconcertants en classe. 

L’inhibition, tout d’abord, désigne la capacité à se retenir, à réfléchir avant d’agir. En classe, on la repère chez les élèves qui coupent la parole, se lèvent sans raison, touchent sans cesse à leur matériel ou bougent sans même s’en rendre compte. Ces comportements ne traduisent pas un manque de respect, mais une difficulté à freiner une impulsion.

➡️ Pour les aider, des outils simples peuvent faire la différence : un affichage clair et visuel des règles, des signaux gestuels ou visuels comme un pouce rouge pour STOP et un vert pour OK, ou encore des jeux de rôle pour s’entraîner à faire une pause avant d’agir.

Vient ensuite la mémoire de travail, qui permet de garder temporairement une information en tête pour la traiter – par exemple, suivre plusieurs consignes ou résoudre un problème. Un élève qui oublie une étape, qui perd rapidement le fil ou qui demande souvent « On fait quoi déjà ? » peut rencontrer des difficultés à ce niveau.

➡️ On peut l’aider en fractionnant les consignes, en les accompagnant de gestes, d’illustrations ou de supports visuels, et en proposant des rappels visuels permanents (affichages, pictogrammes, routines illustrées).

La flexibilité cognitive, elle, est la capacité à s’adapter à un changement, à envisager une autre façon de faire ou à rebondir après une erreur. Certains élèves bloquent dès que quelque chose ne se passe pas comme prévu, ou refusent de modifier leur stratégie même si elle ne fonctionne pas.

➡️ Pour soutenir cette fonction, il est essentiel de valoriser l’essai-erreur, d’encourager les élèves à parler de leurs démarches, et de présenter les erreurs comme des opportunités d’apprentissage. Les jeux qui demandent de changer de stratégie, comme les devinettes ou les énigmes logiques, peuvent aussi renforcer cette souplesse mentale.

L’activation, ou la capacité à se mettre en route, est souvent difficile pour les élèves qui semblent toujours attendre qu’on les guide, ou qui regardent leur feuille sans savoir par où commencer.

➡️ Pour ces élèves, on peut instaurer des rituels de démarrage (3, 2, 1… go !), utiliser un timer visuel, proposer un premier petit défi facile à réaliser seul, ou même utiliser des outils ludiques comme un dé à consignes pour rendre le démarrage plus engageant.

La planification correspond à la capacité d’organiser sa pensée, ses actions, son matériel. Elle est essentielle pour suivre une séquence d’étapes dans une tâche. On la remarque souvent chez les élèves qui oublient de lire les consignes, sautent des étapes ou cherchent constamment leurs affaires.

➡️ Pour les accompagner, on peut proposer des checklists claires, des routines visuelles, des espaces de travail organisés, et même des jeux comme les SmartGames qui permettent de travailler la logique et l’anticipation.

Enfin, la régulation émotionnelle permet à l’élève de rester disponible malgré la frustration, l’échec ou le stress. Les enfants qui s’énervent vite, pleurent ou quittent la tâche à la moindre difficulté ont souvent besoin d’aide pour mettre des mots sur ce qu’ils ressentent et retrouver leur calme.

➡️ Mettre en place un coin retour au calme, proposer des cartes météo émotionnelle ou utiliser des outils comme le thermomètre des émotions peut leur offrir un cadre sécurisant pour mieux se réguler.

En comprenant mieux ces fonctions exécutives et en observant les signaux qu’envoient nos élèves, on peut mettre en place des ajustements simples mais puissants. Il ne s’agit pas de tout faire d’un coup, mais d’ajouter peu à peu des outils adaptés qui soutiennent réellement leur autonomie et leur engagement dans les apprentissages.

🍃 En résumé...

Les fonctions exécutives sont invisibles mais essentielles. Les renforcer, ce n’est pas ajouter du travail : c’est adapter ce qu’on fait déjà, en rendant plus visibles les étapes mentales, en proposant du jeu, du rythme, du concret, et en gardant un regard bienveillant sur les efforts des élèves.

Même s’ils ne vont pas tous au même rythme, chaque petit progrès compte.

Source de l'illustration : Freepik.

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